Les aventures de Lily au pays des cigognes

Le site d'une maman qui cherche le chemin jusqu'à son bébé

Pourquoi ?

Alors pourquoi ? Pourquoi ça a marché cette fois-ci ? Quelle est la recette de la réussite ? C’est la question que toutes les pmettes devenues enfin mamans se posent. Malheureusement, la réponse est loin d’être simple.

Dans mon cas, je ne sais pas s’il y a eu un facteur décisif. Sans doute est-ce la combinaison de plusieurs éléments.

En résumé, je dirais : Patience, Persévérance, Science et Chance

Et plus en détail :

1- Le passage au double don. Quand on a un endomètre qui ne facilite pas l’accroche, la qualité des embryons est plus que capitale.

2- Le traitement de l’adénomyose par les piqûres d’Enantone, la qualité de l’endomètre étant sans doute encore plus importante que son épaisseur.

3- La protection des patchs de Vivelledot avec un film, pour éviter qu’ils ne se décollent. J’ai déduit de mon transfert annulé que mon endomètre était très sensible à la fluctuation hormonale.

4- Évidemment, l’expertise de Cérès, même si elle a mis 3 ans à aboutir.

5- Avoir été en arrêt de travail pendant toute ma grossesse. Là encore, impossible de savoir si cela a joué dans le fait de ne pas faire de fausse couche précoce ou tardive, mais cela a au moins eu le mérite de me rassurer.

6- Ou alors surtout de la chance qui a permis d’avoir en même temps un magnifique embryon qui s’est accroché au bon endroit sur un endomètre moins pourri que d’habitude.

 

Ce qui m’a fait tenir pendant toutes ces années, c’est de me dire que la plupart de pmettes devenues mamans avaient été incapables de deviner quel serait l’essai qui ferait basculer leur vie vers la lumière. Alors quand je désespérais, quand je me disais qu’il n’y avait pas de raison que cet essai fonctionne plus que les précédents, je tentais de me rassurer en me disant que ces pmettes devenues mamans pensaient la même chose juste avant leur essai miracle.

Des pensées à toutes les pmettes, devenues mamans ou pas. Une pensée particulière à Céline et son endomètre fin qui, je l’espère, accueillera bientôt un petit têtu comme mon lilyputien.

 

Bientôt, un article sur LA rencontre !

 

 

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Il y a un an…

Il y a un an, j’ai accueilli une poussière de magie, un petit trésor aussi têtu que sa maman.

Un endomètre pourri ? Je m’accroche ! 

Les autres n’ont pas tenu plus de cinq semaines ? Je veux que mon cœur batte ! 

Le Pr Diabolo parle d’un risque que je décroche avant 32 SA ? Tu vas voir ! 

Il dit que dans le meilleur des cas je n’irai pas jusqu’au terme ? C’est très mal me connaître ! 

Il y a un an, j’étais très loin d’imaginer que je vous écrirai ce message un an plus tard avec mon bébé dans les bras.

Parfois, l’espoir devient si petit qu’on croit qu’il n’est plus là. Et pourtant…

Je pense très fort à celles et ceux dont l’espoir est tout petit. 

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Retour vers le présent

Le présent, c’est avoir passé le cap des 37 SA, donc celui de la prématurité depuis lundi. (Qui l’eut cru ? Pas Droopy ni le Pr Diabolo en tout cas…) C’est avoir le vertige et ne pas réaliser que la prochaine étape est la naissance maintenant. Le temps s’écoule de manière très subjective. Il y a d’abord eu six ans interminables à me demander si un jour je serais maman, puis un premier trimestre qui n’en finit pas tant j’avais peur de revivre une fausse couche précoce, ensuite un deuxième trimestre comme suspendu entre le bonheur de n’avoir jamais été aussi près de mon rêve et la menace de la fausse couche tardive et enfin un troisième trimestre qui passe à la vitesse de l’éclair. L’impression de vivre seulement maintenant une grossesse normale, alors que peut-être elle l’était depuis le début.

Le présent, c’est réaliser petit à petit (mais vraiment très doucement) que mon petit lilyputien va bientôt sortir de mon ventre. Comment est-ce possible ? J’ai attendu six ans cette grossesse et maintenant elle durerait neuf mois comme pour tout le monde ? Mon cerveau a du mal à prendre en compte la nouvelle normalité de ma situation. Ce qui est étrange, c’est que pendant toutes ces années, j’ai rêvé d’avoir un bébé, mais pas du tout d’être enceinte, ça ne me faisait pas fantasmer. Et maintenant, je suis presque certaine que j’aurai le blues du petit bidon et de toutes ces sensations magiques.

Le présent, c’est se décider enfin à préparer sa valise pour la maternité. C’est que je ne veux pas accoucher maintenant, moi ! Je veux encore pouvoir en profiter un peu. Et puis, il y a tous ces projets de couture que j’ai commencé très tardivement pour cause d’angoisse et qui ne sont pas du tout finis…

Le présent, c’est s’émouvoir devant une lessive de petites chaussettes et de bodies. C’est pleurer en recevant les étiquettes pour marquer le linge avec son petit nom dessus. C’est caresser en rêvant les jolis meubles de la chambre bleue. Et c’est aussi avoir peur subitement qu’il arrive une catastrophe et que cette chambre n’accueille jamais de bébé.

Le présent, c’est mon petit lilyputien qui fait la fiesta tous les soirs. Et même si parfois ce n’est pas agréable, cela me fait fondre.

Le présent, c’est de me dire que malgré toutes ces années d’attente et de tristesse, je considère que j’ai une chance incroyable de vivre tous ces moments.

Vous toutes qui attendez depuis trop longtemps, je vous souhaite le même bonheur. Et n’oubliez pas que la chance peut vous sourire à tout moment, même quand vous vous y attendez le moins.

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Rose ou bleu ?

Depuis toujours, je me projette avec une petite fille, sans doute parce que ma mère a eu deux filles et qu’il est plus facile pour moi de m’imaginer m’occuper d’une petite fille. Être maman d’un petit garçon, c’est l’inconnu.

Inversement, mon prince, lui, s’imagine plus facilement avec un petit garçon. Il se voit déjà partager avec lui sa passion pour les jeux vidéo, le foot… Au secours !

Naturellement, nous sommes d’accord tous les deux pour dire que, fille ou garçon, nous seront fous de joie. Après toutes ces années d’attente, il ne manquerait plus que nous boudions notre plaisir et que nous fassions les difficiles ! Je suis toujours perplexe quand je lis des témoignages de femmes désespérées d’apprendre qu’elles attendent une fille alors qu’elles voulaient un garçon ou inversement. Et puis, ce n’est pas comme si on ne savait pas qu’il y avait une chance sur deux…

Le 7 février 2017 à 17 SA + 2, lors d’un contrôle de routine de mon col, Droopy m’a fait une rapide échographie et nous a demandé si nous voulions connaître le sexe. Nous avons dit oui. Et donc, c’est… roulement de tambour… un petit garçon ! Et comme prévu, je n’ai pas du tout été déçue, même pas un quart de seconde. J’étais contente de savoir. Cela donnait à ce fœtus, que je ne sentais pas encore, encore plus de réalité. Dans ma tête, il est passé de fœtus à petit bébé en devenir. Bien sûr, il est un peu tôt pour que ce soit tout à fait fiable, mais Droopy est sûr de lui à 90%.

Le futur papa est ravi. Mon fils par ci, mon fils par là…

Moi, en rentrant, j’en ai un peu honte, je me suis précipitée sur des sites de vêtements de bébé pour voir s’il y avait des petits vêtements mignons pour les garçons. J’avais l’impression a priori que les vêtements de filles étaient plus joyeux, plus fantaisistes. Et effectivement, dans un premier temps, je n’ai vu que des couleurs ternes : gris, marron… Mais en cherchant un peu mieux, j’ai vu des vêtements très mignons qui m’ont tout à fait rassurée. Je sais que c’est un peu futile et qu’un bébé n’est pas une poupée, mais bon, on peut s’amuser un peu quand même, non ?

Le 10 mars 2017, à 21 SA + 5, Droopy nous a confirmé que mon petit lilyputien est un petit garçon, sans doute possible.

Maman d’un petit garçon… Une nouvelle aventure commence…

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Petits blops

Depuis la fin du premier trimestre, surtout depuis le rendez-vous avec le Pr Diabolo, je guette les moindres sensations dans mon ventre qui pourraient me donner la preuve que ma grossesse est toujours évolutive.

Le moindre gargouillis me fait tressaillir, puis je redescends sur terre en me disant qu’il s’agit plus sûrement et moins glamoureusement de gargouillis digestifs.

La seule chose nouvelle, que je ne m’explique pas trop, est que je sens mon ventre vivant, comme si je percevais les flux sanguins.

Et puis, le 22 février 2017, à 19 SA + 3, je sens un blop, comme une bulle qui éclate, mais une sensation différente de tout ce que j’ai connu. Alors, peut-être… Le lendemain, je vois ma sage-femme et un nouveau blop éclate alors qu’elle a une main sur mon ventre et elle me confirme qu’il s’agit bien de mon petit lilyputien ( loLo 😉 ) !

Une toute petite sensation, mais un très grand effet !

C’est ce qui m’a le plus rassurée pendant cette longue période d’angoisse, tous ces mouvements de plus en plus fréquents et de plus en plus forts. C’est quelquefois très bizarre de sentir cette petite chose vivante dans son ventre, mais c’est surtout très émouvant. Combien de fois me suis-je dit que je ne connaîtrais peut-être jamais cette sensation ? Depuis ce jour, j’essaye de profiter de chaque moment, malgré mes angoisses. Ces moments-là seront toujours gravés en moi, personne ne me les enlèvera.

 

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Grossesse à risque

Grâce à un désistement, nous avons heureusement réussi à avoir un rendez-vous rapidement avec le Pr Diabolo, spécialiste des grossesses à risque.

Nous sommes le 21 janvier 2017, je suis à 12 SA + 6.

Le Pr Diabolo ne ressemble pas du tout à ce qu’on imagine d’un grand professeur. Il est rigolard et utilise un registre de langage très familier. C’est déroutant.

Le Pr Diabolo estime que je n’ai pas besoin d’être cerclée dans l’immédiat (ouf !), mais que Droopy devra surveiller mon col tous les 15 jours. Ça veut dire que je vais peut-être avoir une petite échographie tous les 15 jours. Pour la flippée que je suis, c’est presque une bonne nouvelle, ça !

Le soulagement fut de très courte durée puisque le Pr Diabolo nous dit qu’il ne croit pas que je mènerai ma grossesse à terme, qu’il serait content si j’arrivais à 32 SA. Je suis sous le choc. Même si un accouchement prématuré est toujours une possibilité, c’est autre chose de se dire que c’est une quasi-certitude. Je lui demande si, comme on me l’a dit, j’ai un risque accru de pré-éclampsie parce que j’ai bénéficié d’un double don. Il répond : « On s’en fout. Si on doit vous déclencher à 32 SA, c’est super ha ! ha ! ha ! vous voyez ce que je veux dire ? » Et comme si je n’étais déjà pas suffisamment décomposée, il m’explique ensuite que les utérus en Y (même opérés) sont susceptibles d’avoir un problème d’élasticité. Au bout d’un moment, l’utérus s’arrête de grossir et suivant le moment où ça arrive, c’est la fausse couche tardive ou l’accouchement prématuré, tout ça dit avec un large sourire. Je me dis que c’est bizarre car personne pendant toutes ces années de pma ne m’a parlé de ce problème d’élasticité. Par ailleurs, si j’ai fait cette hystéroplastie d’agrandissement, c’était justement pour éviter une fausse couche tardive.

Je suis ressortie assommée avec un gros nuage noir au-dessus de la tête. A partir de ce jour-là, j’ai arrêté de me projeter. Finies les bouffées d’émotion en m’imaginant bientôt maman…

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Première échographie officielle, le Graal… ou pas

Nous sommes le 17 janvier 2017, je suis à 12 SA + 2 et c’est le jour de la première échographie officielle.

J’ai passé cette attente en alternant les périodes d’angoisse (et si tout était fini sans que je m’en sois rendu compte ? Je regardais 20 fois par jour le fond de ma culotte pour voir s’il n’y avait pas une trace de sang…) et les moments d’émotion avec les larmes aux yeux en pensant que j’étais peut-être en train de devenir maman.

Je pensais naïvement que si cette échographie se passait bien, j’allais pouvoir respirer et être allégée de la plus grosse partie de mes angoisses. Pendant toutes ces années, l’écho T1 représentait le Graal, un objectif qui me paraissait inaccessible, mais qui, si je l’atteignais, m’autoriserait à me réjouir et à annoncer la bonne nouvelle à tout mon entourage.

Sauf que voilà…

Quand je me suis allongée sur la table d’échographie, mon cœur battait tellement fort que j’avais l’impression que tout le monde pouvait l’entendre. Et puis j’ai entendu le petit cœur et un énorme poids s’est envolé de mes épaules. Il était toujours là ! Le reste de l’échographie s’est bien passé, toutes les mesures étaient dans les normes. C’est alors que Droopy, mon nouveau gynécologue supposé me suivre pendant ma grossesse, a pris la parole, d’un air très grave : « On vous l’a dit que c’était une grossesse à risque, n’est-ce pas ?«  Gros blanc. « Ben heu… non, pas vraiment… » J’avais justement demandé à Cérès si j’avais des risques particuliers à cause de mon utérus après le premier trimestre. Elle m’avait répondu que mon utérus opéré n’était pas plus problématique que celui d’une femme ayant eu une césarienne. Donc, je ne m’attendais pas du tout à cette question qui a bien plombé l’ambiance.

Il me demande d’aller voir un spécialiste des grossesses à risque (gloups) pour savoir si je dois avoir un cerclage. Comme je connais les risques de fausse couche associés à la pose d’un cerclage, je commence à verdir. Je lui demande pourquoi il pense que j’ai besoin d’être cerclée. Il me répond que c’est à cause de mes 4 fausses couches (pourtant précoces) et de mon utérus en Y (pourtant opéré). Je dois aussi consulter une endocrinologue car ma glycémie à jeun est un peu haute (1,03), mais ça, ça m’est bien égal.

Alors voilà, l’échographie s’est médicalement bien passée, j’ai ma déclaration de grossesse en poche et pourtant, l’angoisse est toujours là, peut-être même un peu plus forte.

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Premières larmes

Et le 6 janvier 2017 est arrivé…

Cérès nous a accueilli par un « on fait l’échographie et on discute après, c’est ça ? » Oui, oui, c’est ça !

On a vu un embryon de 38,6 mm à 8 SG + 5. Cette fois-ci, j’ai reconnu le petit cœur qui bat. Et surtout il bougeait, comme s’il nageait sur le dos. On voyait des ronds à la place des mains et des pieds, comme un petit nounours. De le voir bouger, de le voir tellement vivant, j’en ai versé quelques larmes. Dans ma tête, à ce moment-là, pour la première fois depuis une éternité, il y avait un « peut-être que peut-être… » En revenant dans le cabinet, j’avais les mains qui tremblaient.

Mon chéri a demandé à Cérès quelles étaient nos chances que tout se passe bien maintenant. Elle a répondu : 90 %. Elle dit que la plupart des fausses couches qui se manifestent à la fin du premier trimestre, on les auraient vues si on avait fait une échographie vers 8 SA. Pour elle, un embryon de bonne taille avec un battement cardiaque vers 8 SA est de très bon augure.

Ce fut ensuite le moment des adieux. J’étais tellement bouleversée que je n’ai réussi qu’à dire : « Merci ». Mais j’ai vu à son regard que mon visage avait su exprimer ce qu’il y avait dans mon cœur. Une page de plus de trois ans qui se tourne. C’est tellement irréel. Je serre contre moi l’image de mon petit nounours pour essayer de m’imprégner de cette nouvelle réalité.

En rentrant, mon chéri a dit : « Pourquoi elle a dit 90% ? Ce n’est pas bien de donner de faux espoirs ! » Et puis en regardant sur internet, il a vu qu’elle n’était pas la seule à avoir cet avis sur l’écho des 8 SA. Alors ses yeux se sont mis à briller. Je désespérais de les revoir briller un jour et pourtant cela m’a fait peur car moi, je pensais aux 10 %…

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Les annonces… par les autres

J’ai aussitôt annoncé à mon père et ma sœur que je ne pourrai pas passer Noël avec eux cette année. Ils savaient déjà que j’étais enceinte (j’ai le droit d’utiliser ce mot-là ?) car ils ont suivi tous nos voyages depuis le début. Ma sœur veut tout de suite savoir ce qu’elle doit dire à ses enfants, si elle doit leur dire pourquoi je ne serai pas là à Noël. Bien sûr que non, tu ne vas pas leur dire que je suis enceinte (heu… j’ai le droit ?), c’est beaucoup trop tôt ! ! ! Sauf que…

Avant qu’elle ait le temps d’en parler à son mari, mon beau-frère avait déjà pris l’initiative WTF d’expliquer à sa fille de même pas 9 ans et à son fils de même pas 6 ans que Tata ne passerait pas Noël avec eux car elle avait un bébé dans son ventre. Haaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! Sérieusement ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?  à même pas 6 SG ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?

Je me suis sentie trahie. J’avais fait le choix de les tenir informés de mes voyages (à vrai dire, j’avais hésité à en parler pour le dernier transfert) car je pensais pouvoir leur faire confiance. Je pensais qu’ils avaient pris la mesure de notre souffrance pendant toutes ces années. Comment ont-ils fait pour « oublier » mes 4 fausses couches précoces ? ? ?

Jusqu’ici, mon neveu et ma nièce ne m’ont posé aucune question sur le fait que nous n’avons pas d’enfant et c’était un réel soulagement. Comment je vais faire pour affronter leurs petits regards tristes et pleins d’incompréhension si jamais ça tourne mal une fois de plus ?

Et puis, si jamais cette sixième grossesse était celle dont je rêve depuis si longtemps, ça veut dire qu’on vient de me voler l’annonce dont je me faisais une telle joie. J’imaginais une annonce avec beaucoup d’émotion quelles qu’auraient été leurs réactions. Je pensais avoir droit à ce moment magique. Il faut croire que non.

Cerise sur le gâteau, j’ai appris un peu plus tard que mon père, à qui j’avais pourtant expliqué à quel point j’étais déçue (et le mot est très faible) de la « boulette » de mon beau-frère, a cru bon d’annoncer quelques jours plus tard ma grossesse à ma tante et à une amie proche. Quand j’en ai parlé avec lui, il m’a répondu : « Mais tu ne dis rien aussi ! » Heu… c’était fait exprès. Si la plupart des personnes attendent la fin du premier trimestre pour en parler, c’est qu’il y a une raison. Et justement, cette raison, je l’ai déjà vécue 5 fois… Et encore une fois, je ne comprends pas ce nouveau concept de faire ce genre d’annonce à la place du couple concerné !

Qu’est-ce qui ne va pas dans ma famille ?

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Le rendez-vous du petit cœur qui bat…

Après une éternité, le 16 décembre est arrivé. Comment vous décrire mon état ? Une boule dans la gorge, les pensées figées, la respiration difficile… Les 30 minutes de voiture pour aller jusqu’au cabinet de Cérès ont été interminables, avec comme une impression d’aller à l’échafaud. C’était la première fois que j’allais à ce rendez-vous sans avoir la certitude que ma grossesse était arrêtée. Ma vie allait-elle basculer ou allais-je m’effondrer une fois encore ?

J’ai croisé Cérès dans l’entrée de cabinet. Et quand ça a été enfin mon tour, elle m’a demandé si ça allait, si je n’avais pas eu de saignements. Je lui ai dit que je n’avais eu aucun signe alarmant. Elle a dit que je lui avais fait peur car en voyant ma tête dans l’entrée, elle avait craint le pire.

Nous sommes tout de suite passés à l’échographie. J’ai vu une tache blanche à l’écran. J’ai eu un doute. Était-ce un embryon ? Ou un bout d’embryon, suite à une fausse couche en cours ? J’ai essayé de voir s’il y avait un clignotant. Je n’ai rien vu. Cérès a ensuite mis le son. J’ai entendu un battement, mais, incroyable mais vrai, j’ai cru que c’était le battement de mes artères utérines qu’elle avait l’habitude de vérifier lors du contrôle de l’endomètre ! Quand on a enfin compris de quoi il s’agissait, que tout allait bien, Cérès s’est gentiment moqué de nous : « Cachez votre joie tous les deux ! » Elle n’avait pas dû voir souvent dans cette situation un couple avec si peu de réactions ! Bien sûr c’est une étape que nous n’avions jamais franchie et donc un immense espoir. Mais comment crier victoire à 5 SG + 5 ? Surtout après quatre fausses couches précoces…

Ensuite Cérès m’a donné des documents concernant les précautions à prendre pour éviter la toxoplasmose, la listériose et le cytomégalovirus. J’ai aussi eu un calendrier de grossesse avec toutes les dates où je devais faire mes échographies. Il y avait aussi écrit : DPA le 06/08/17. De la science-fiction pour moi. J’avais l’impression de vivre dans un monde parallèle.

J’ai demandé à Cérès, en me doutant un peu de la réponse, si je pouvais passer Noël chez mon père à cinq heures de route en voiture. La réponse a été non. Déçue bien sûr, mais rêvant au Noël suivant qui serait peut-être magique…

Cérès nous a proposé de nous revoir une fois pour une écho en attendant la première échographie officielle. Oui, oui !

Alors voilà, je suis sortie du cabinet, un peu sonnée, avec dans le ventre un embryon de 13,8 mm et un petit cœur qui bat à 140 bpm !

J’ai posé sur la table de mon salon le cliché avec notre petit embryon qui ne ressemble à rien et son électrocardiogramme. En attendant le prochain rendez-vous avec Cérès, le 6 janvier, je m’accroche à cette image pleine d’espoir, qui me prouve que je n’ai pas rêvé cette journée.

 

 

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