J’ai ramené de Prague un prince ténébreux pour ma petite princesse désabusée.
Cette petite princesse désabusée, c’est un peu moi.
Le soir du transfert et hier, j’avais une toute petite douleur dans le bas du ventre et je me disais : « Hou la la ! C’est peut-être bon signe ! »
Mais depuis ce matin, je ne sens plus rien. Alors évidemment, je me dis : « Hou la la ! C’est peut-être mauvais signe ! »
Si je lisais ça sur le blog d’une copine, je lui dirais que les signes ça ne veut rien dire, surtout à ce stade, sans compter toutes les hormones prises.
Mais voilà, quand il s’agit de moi, je suis beaucoup moins raisonnable.
C’est une étrange période. Je sais que j’ai mes deux lilyputiens dans le ventre, des petits bouts de vie. Mais pour autant je ne suis pas enceinte. Le Dr Marek a dit d’être positive. Mais c’est tellement difficile. Sur la base de quoi ? Je trouve que c’est un peu de l’ordre de la foi. On doit y croire, mais sans preuve matérielle. Il faut juste avoir confiance. Pas facile…
J’ai dans le cœur la vidéo de nos deux lilyputiens. Ils ressemblaient de très très loin à des bébés, je vous l’accorde. Mais ils sont tellement porteurs d’espoir que je les ai trouvés magnifiques. Tiens, des larmes coulent. C’est fou comme de si petites cellules peuvent être émouvantes !
Je revois dans la salle d’attente samedi cette petite fille blonde aux yeux bleus (made in Reprofit ?) qui attendait avec sa grand-mère que ses parents reviennent de la salle de transfert.
J’entends encore mon prince me demander le samedi soir : « Ça va ma chérie ? Comment tu te sens ? Différente depuis ce matin ? » Ou dans le parc l’après-midi : « On s’assoit sur le banc, tous les quatre ? Non, il ne faut pas que je parle comme ça… » Et encore au moment de l’enregistrement dans l’aéroport, quand la machine a demandé si nous voulions enregistrer d’autres passagers : « On a d’autres passagers à enregistrer ? », en me touchant le ventre… Bien sûr, c’est par jeu, mais cela me montre que malgré tout ce qu’il pouvait dire avant le transfert sur le fait qu’il ne fallait pas fonder trop d’espoir sur cette tentative : « Il faut voir tout ça comme un processus long, blablabla », il espère…
J’ai été émue en décollant de Prague avec mes petits clandestins. Les dés sont maintenant jetés. Les médecins ont fait leur travail. A la nature de prendre le relais.