Lors de notre FIV DO 1, nous avions vitrifié un embryon XB.
A la dévitrification, il était toujours au stade XB. J’ai tiqué sur le moment car il me semblait que ce n’était pas très prometteur, cette absence d’évolution. Mais j’ai préféré faire l’autruche pour ne pas me stresser davantage pendant l’attente.
Le résultat de la prise de sang a été sans appel : pas enceinte, même pas une petite accroche.
Nous avons revu Cérès. Elle dit qu’effectivement, il est possible (mais pas certain) que l’embryon transféré avait arrêté son évolution.
Voici comment elle analyse notre dossier. Elle part de mes fausses couches de 2011 et 2013. Elle dit que soit elles sont dues à un facteur masculin inconnu, soit à un problème de vieillesse ovocytaire qui a été remplacé par un problème d’endomètre. Moi j’ajouterai que ça peut aussi être un mélange de tout ça. J’ai eu les larmes aux yeux lors de son récapitulatif, tellement j’ai peur que mon endomètre soit un obstacle insurmontable.
Elle nous suggère de passer au double don. Elle nous a proposé de faire un don mixte pour commencer, c’est-à-dire de féconder la moitié des ovocytes par le sperme du conjoint et l’autre moitié par celui du donneur. Mais nous préférons aller directement au double don. A quoi bon faire encore des expérimentations ? Je crois qu’elle fait cette proposition au cas où nous n’aurions pas été prêts à nous décrocher de nos gamètes.
Elle m’a aussi proposé de faire une biopsie de mon endomètre, la fameuse biopsie MATRICELAB, très à la mode en ce moment, pour vérifier que mon endomètre ne développe pas des cellules hostiles à l’implantation. Il n’y a pas si longtemps elle n’était pas favorable à cette biopsie. Il faut croire qu’elle a changé d’avis. J’avoue avoir très peur qu’on touche à mon endomètre. On a donc convenu de n’envisager cette biopsie qu’en cas d’échec de la première FIV DD.
Je dois aussi faire une nouvelle hystéroscopie. J’ai fait la grimace car les hystéroscopies sont chez moi très douloureuses. Cérès m’a expliqué qu’il y avait certainement une cause psychologique remontant à mes curetages de 2011. Elle pense que si j’accouchais, les hystéroscopies seraient ensuite beaucoup moins douloureuses. Si seulement j’avais un jour la possibilité de vérifier cette théorie… Elle m’a parlé de ces femmes violées qui ont ensuite des rapports douloureux jusqu’à ce qu’elles rencontrent un homme doux en qui elles ont confiance. La comparaison m’a choquée, car ça n’a rien de comparable justement. Et ça m’a choquée aussi car elle m’a renvoyé à la figure toute la violence de ce que j’endure et que j’essaye d’occulter pour pouvoir continuer à avancer.
Elle m’a donné l’adresse d’un acupuncteur pour favoriser la vascularisation de mon endomètre. Je ne l’ai pas encore contacté.
A la fin du rendez-vous, elle nous a dit de ne pas désespérer. C’est idiot, mais ça m’a fait de bien d’ entendre qu’elle pensait que c’était encore possible…
J’ai contacté la clinique pour demander une date en juillet avec deux donneurs « confirmés ». J’ai eu beau expliquer que je ne pouvais pas choisir la date de mes congés et jouer du violon, rien n’y a fait : sauf désistement (peu probable), ce sera en septembre à une date encore inconnue.
Je n’ai pas envie de raconter aujourd’hui mes états d’âmes. Je préfère rester factuelle, pour ne pas sombrer. Mon moral n’a jamais été aussi bas.
Merci à toutes celles qui me suivent encore malgré mon manque d’assiduité et mon absence de joie de vivre. Cela m’aide beaucoup.