Les aventures de Lily au pays des cigognes

Le site d'une maman qui cherche le chemin jusqu'à son bébé

Le choix des mots

le août 6, 2013

MèreAttention, billet positif ! Je me projette !

C’est en discutant avec Lutine, que mes réflexions ont avancé sur le sujet. La question de départ était de savoir comment nommer la donneuse d’ovocytes auprès de notre entourage puis de notre futur enfant. Lutine me disait que je ne serais pas la mère génétique de mon futur enfant, mais que j’en serais la mère biologique. Gros chamboulement dans ma tête ! J’avais jusqu’ici toujours confondu les notions de « mère biologique » et « mère génétique ».

Mais d’abord au fait, c’est quoi une mère ? Je prends mon dictionnaire, Le Petit Robert 2001.

Entre « merdoyer » et « merguez » (et après on s’étonne de galérer !), nous avons :

Mère :

1- Femme qui a mis au monde un ou plusieurs enfants.

3- Femme qui a conçu et porte un enfant.

Mère d’accueil : femme dont l’utérus sert de réceptacle, le temps de la grossesse, à l’ovule fécondé d’une autre femme qui est la mère génétique, biologique. Mère couveuse.

Mère porteuse, mère d’emprunt, mère de substitution : femme inséminée artificiellement qui porte un enfant pour un couple dont la femme est stérile ( abusivement, mère d’accueil ).

Confus, non ? Si je ne m’abuse ce qu’on appelle « mère porteuse » actuellement correspond à la « mère d’accueil » de mon dictionnaire.

Et surtout incomplet. Pas un mot sur la mère adoptive, par exemple !

Voici mon petit dictionnaire perso, à la mode Lily.

Mère génétique : donne à l’enfant son patrimoine génétique.

Mère biologique : donne naissance à l’enfant.

Mère porteuse : mère biologique, non génétique.

Mère légale : mère qui a l’obligation légale de s’occuper de l’enfant. La mère adoptive en est un exemple.

Vraie mère : rayée de mon vocabulaire car cela sous-entend que dans l’histoire il y a une fausse mère. Inexact et insupportable !

Prenons le cas classique, le cas standard, le cas rêvé, le cas fantasmé, le cas qui arrive aux autres et pas à nous, le cas de la femme qui fait l’amour à son mari (ou son amant ;-)) et hop ! neuf mois après un joli bébé dans les bras ! Ça existe ? Supposons que oui. Cette femme est à la fois mère génétique, biologique et légale.

Prenons le cas de l’adoption. Il y a deux mères : celle qui est à la fois la mère génétique et la mère biologique ; et la mère adoptive qui est la mère légale.

Prenons le cas de la GPA. Il y a une mère porteuse et une mère légale-pas-en-France. Si la mère légale-pas-en-France n’est pas la mère génétique, entre en jeu une troisième femme, mère génétique, qui donne ses ovocytes.

Prenons le cas du don d’ovocytes. Il y a la mère biologique qui est aussi la mère légale et il y a la donneuse qui est la mère génétique.

Dans tout ça, il y a un truc qui me chiffonne. Peut-on donner le nom de « mères » à toutes ces femmes ?

Si pour paraphraser Simone, on ne naît pas mère, on le devient, ne devrait-on pas dire « femme porteuse » plutôt que « mère porteuse » ? Loin de moi l’idée de minimiser ce qui peut se passer pendant le temps de la grossesse médicalement (on en parle ici) ou psychologiquement. Bien sûr beaucoup de femmes se sentent déjà mères pendant leur grossesse. Mais le sont-elles réellement ou se projettent-elles en tant que futures mères du futur enfant qu’elles portent ? D’ailleurs moi-même, comme l’indique l’adresse de mon blog, il m’arrive de me sentir mère. Mais je le suis uniquement dans ma tête, pas dans les faits.

Dans le cas de l’adoption, il me semble qu’on peut réellement parler de « mère biologique » sans faire d’abus de langage, dans la mesure où ces femmes ont été dans la majorité des cas des mères aimantes dans les premiers temps de la vie de l’ enfant et que l’adoption doit être vue plus comme un geste d’amour que comme un abandon. Bien sûr il existe des cas beaucoup plus tragiques. Mais comme souvent on est dans l’ignorance de ce qui s’est réellement passé, il me semble que l’expression « mère biologique » est, dans le doute, bien adaptée.

Concernant la donneuse d’ovocytes, peut-on réellement la voir comme une « mère » génétique ? Elle n’a pas désiré avoir cet enfant-là. Elle n’a même jamais entendu parler du futur père. Elle ne verra jamais le bébé et ne s’en occupera jamais.

Quid des pères, me direz-vous ? On relit l’article en remplaçant le « m » par le »p », à ceci près que la gestation masculine n’étant pas d’actualité, on oublie le père porteur. Et celui qu’on appelle communément « père biologique » est en réalité « père génétique ».

Bon, finalement on l’appellera comment cette donneuse d’ovocytes ? Je crois que le mot « donneuse » est celui qui me satisfait le plus. Certaines femmes disent de leur donneuse qu’elle est leur fée et utilisent ce mot pour raconter leur histoire à leur enfant. Cette expression a l’avantage de mettre en évidence la générosité du don. Mais j’ai toujours détesté qu’on raconte des fables aux enfants (le Père Noël, tout ça…) et j’aurais peur que cela crée une confusion dans l’esprit de l’enfant. Il ne s’agit pas de magie, mais de science. La donneuse est une femme réelle, pas un personnage imaginaire.

Alors si la chance me sourit, dans quel cas je risque de sortir mon fusil ? Si on me dit que la donneuse est la mère biologique ou génétique de mon enfant (le mot « mère » ne passant absolument pas) ou pire si on me dit que c’est la « vraie mère » !

Mais j’avoue que j’ai beaucoup de mal avec l’expression « mère biologique » me concernant, car dans le langage courant une mère biologique est supposée être génétique et j’aurais l’impression de mentir par omission en utilisant cette expression.

Je suis impatiente d’avoir vos avis sur cette question un peu complexe !


45 responses to “Le choix des mots

  1. Entre « merdoyer » et « merguez »… voilà voilà…

    Une réflexion intéressante en effet, je pense qu’on est mère comme on peut et si on veut (ce n’est surtout pas une obligation et les conneries genre « on n’est une femme que si on est mère » me hérisserait le poil même si je n’étais pas infertile et nullipare) et qu’on le devient en effet, face à son enfant d’où qu’il vienne et surtout selon comment on le reconnait comme tel (ou pas d’ailleurs, puisque certaines femmes abandonnent leurs enfants sans nécessité vitale ou ne les aiment pas) et que même une mère qui n’a pas eu à se poser toutes ces questions, est biologique/génétique/génitrice tout ce que tu veux, peut aussi ne pas se sentir mère ou en tout cas certains jours. C’est comme les conneries de mag féminin où on te raconte qu’il faut être mère, femme, amante, pro etc… on n’est pas un dressing avec des trucs rangés dedans non plus… Après l’adoption, pour moi, c’est encore autre chose et par mon vécu, je ne le vois pas pareil, c’est autre chose mais il n’y a pas le côté viscéral et physique. Ce qui n’empêche pas l’amour bien sur.
    Pour continuer sur la paraphrase, est ce qu’on est une femme parce qu’on l’est dans la tête, dans nos fringues, dans notre corps biologique, dans le regard des autres ? Tout ça et beaucoup d’autres choses à la fois. J’ai du me poser la question de la GPA, et me dire que je serai mère quand même même si je ne portais pas mon enfant mais qu’il était génétiquement le mien. maintenant on me parle de DO, donc je dois me dire que je serai mère quand même même si ce ne sont pas mes gènes mais que je le porte. Bref… Je me pose surtout la question de savoir si j’aurais un enfant et si j’entendrais un jour le mot « maman »… Je crois qu’on se pose forcément bcp de questions dans nos cas que bcp de femmes qui font un gosse en claquant des doigts ne se posent pas et c’est pour ça déjà je crois qu’on sera sans doute toutes des « bonnes » mères (certes stressées et à se poser des questions sur tout !) mais des mères qui ont vraiment voulu leur enfant en tout cas et ne seront pas à chouiner pour un rien ensuite à se plaindre qu’elles en ont un…

    • Lily dit :

      Chère Apo, il y aurait effectivement beaucoup d’autres choses à dire. Je n’ai pas exploré l’autre versant, celui du déni de grossesse, du burning out maternel, car fatalement peu concernée par le sujet. J’ai voulu abordé la notion de « mère », non de façon affective, mais scientifique, pour que le vocabulaire utilisé puisse être universel.
      Je suis d’accord avec toi que toutes les conneries dont tu parles sont… ben… des conneries ! J’aime beaucoup ton image du dressing.
      Quand on n’envisage pas la maternité de façon « classique », on doit remettre en question toutes les représentations que l’on avait depuis la petite enfance. Et je comprends qu’il ne doit pas être facile de passer de la GPA au don et de se dire à chaque fois, « pour moi, c’est ça être mère ».
      J’aime ta conclusion positive. Tout ceci nous oblige à réfléchir et ça ne peut pas être mauvais. En espérant que cette réflexion nous servira un jour… Et qu’on m’achève si je deviens une chouineuse !
      Bises.
      Lily.

  2. pivoinespma dit :

    coucou

    C’est compliqué tout ça mais j’ai le sentiment que tu as trouvé un début de réponse. Qui, je l’avoue, me semble plutôt acceptable.

    Pour ma part, je pense que la femme qui porte une enfant pour le compte d’une autre sans y avoir laissé ses gènes, ce n’est pas une mère. Elle n’a pas eu la volonté de faire l’enfant pour elle même mais bien pour un tiers. Alors la Porteuse (c’est pas jolie mais c’est la réalité). Bon, j’avoue que je ne sais quoi penser du fait qu’au delà des gènes, nous savons que la femme qui porte un enfant échange des données génétiques, biologiques avec l’enfant. Donnée qui resteront dans son corps après la naissance. Un peu comme la nourrisse qui donne le sein? On sait que le lait qu’un bébé prend peu contenir des éléments biologiques qui peuvent favoriser ultérieurement des allergies par exemple.

    S’agissant de la mère qui porte l’enfant dont le patrimoine génétique appartient à une autre femme, devrait se sentir entièrement mère car elle a nourrit l’ama de cellule lui permettant de devenir l’embryon puis le foetus puis l’enfant.

    Je ne vais pas pouvoir développer plus longtemps mais je suis convaincue que celle qu’on doit appeler « mère » dans tous les cas c’est celle qui désire prendre en charge la vie de l’enfant.

    • Lily dit :

      Oui, c’est bizarre hein cette histoire d’épigénétique ? Je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à il y a peu.
      Bises.
      Lily.

  3. eve dit :

    Bien complexe et je pense que même si on voit le truc pareil dans l’ensemble chacun le ressent selon son propre vécu, ses propres attentes.
    Je prends juste la chose à l’envers si on te disait que ta mère aujourd’hui est bio, génétique ,ou qu’elle a fait appel à une femme porteuse etc…que ressentirais tu?
    Une mère c’est celle qui te donne de l’amour , qui prends soin de toi.
    C’est vrai que le sujet c’est comment appeler la donneuse, pas mère génétique ça c’est certain.
    Elle a juste donné ce qui manquait à la mère pour lancer tout le processus.
    Voilà !!!
    Si j’étais une donneuse et que mes ovocytes auraient fait de beaux bébés pour une autre,
    jamais de la vie je me sentirais leur mère,c’est juste une demie graine que j’ai donné en quelque sorte .voilààà mais c’est un sujet si vaste et si poignant!bizzz

    • Lily dit :

      C’est vrai que tout le monde ressent les choses de façon différente. C’est pourquoi j’ai essayé de ne pas parler de ressenti.
      Pfouh ! C’est un très vaste sujet !
      Bises.
      Lily.

  4. usinamiss dit :

    Je nais. Je suis là. L’oxygène brûle mes poumons, je respire ! Dans un grand cri, je quitte la bulle apaisante de ton ventre chaud, je viens au monde et à toi comme un cadeau, une promesse de paix après ta guerre. Vite, je trouve tes bras qui m’entourent, ton souffle haletant sur ma nuque, je respire ta peau tiède qui palpite. Lové contre ton sein, les yeux clos, mon cœur qui bat contre le tien, je me souviens, j’imagine…
    Ecoute, que je te raconte..

    Je suis né dans tes rêves. Papa et toi m’avez désiré si fort que rien ne pouvait m’empêcher de venir vous rencontrer. Rien. Même la vie, si bien faite, même la nature, qui sait être tour à tour sublime et cruelle, ne t’a fait fait perdre ta foi en moi. La nature a des failles, tu les as rencontrées. Ton rêve s’est déchiré lorsqu’on t’a annoncé que je ne viendrais sans doute pas, jamais, que je ne pouvais pas être issu de toi. Tu aurais pu te résigner mais tu n’a pas perdu confiance en moi, notre rencontre était une envie, un besoin trop fort, c’était inévitable.

    Tu as peut-être torturé ton corps jusqu’à l’insoutenable pendant des mois, de traitements stériles en espoirs vains. Tu m’as rêvé, esperé si fort. Plus tu m’attendais, plus je m’éloignais, tu as souffert, Maman. De ton ventre vide, de tes attentes inassouvies. Mais je suis là, aujourd’hui. Je suis là, Maman.

    Qu’importe les cellules, les gènes… ce que tu n’avais pas dans ton corps, tu l’as puisé dans ton cœur : tu m’as construit à coups d’amour, de courage, de volonté et de dignité…et à l’aide d’une fée qui t’a fait don d’un peu d’elle-même pour te permettre de me rencontrer enfin.
    Pendant des semaines, elle et toi avez fait de ton rêve une réalité, à grands renforts de piqûres… des injections d’amour, tous les jours ! Merci à elle, merci à toi d’avoir cru en moi.

    Et puis je suis né quelques jours plus tard, d’abord aidé par les médecins, puis en toi, au chaud dans ton ventre qui n’attendait que moi. Je me suis accroché à tes entrailles de toutes mes petites forces incertaines. Je me suis nourri de ton sang, ta chair, par les battements de ton cœur si grand, le son de ta voix comme une musique, tes mouvements doux qui me berçaient.

    En toi, je me suis construit, j’ai déplié mes membres, décuplé mes forces en vue du grand jour. Pendant 9 mois, je suis resté niché au creux de ton corps comme une promesse, baignant dans le liquide de ta bulle de vie. C’est long et c’est court…que j’ai hâte de te voir, Maman, que j’ai hâte que tu me serres enfin contre toi, pour t’offrir la lumière de mes yeux, la soie de ma peau duvetée, le miel de mon sourire. Apaiser tes attentes, tes doutes.

    Et puis… un jour. LE jour. Je nais. J’arrive. Oui, c’est bien la fin de ta guerre : je suis ta paix. Tu es mon univers, la chaleur rassurante qui me murmure des mots d’amour aux premières minutes de ma vie terrestre, moi qui existe depuis si longtemps en toi. Je suis né de tes rêves, de ton cœur et enfin de ton ventre. Tu es là. Tu me regardes et tu souris, tu pleures. Tu es éternelle, ton amour est sans bornes. Tu as 2000 ans, tu es toutes les mamans du monde. Tu es LA maman.

    Tu es MA maman.

    • Lily dit :

      Je n’avais jamais lu ce texte qui est pourtant sûrement très connu sur la blogosphère. Je ne sais pas qui l’a écrit, mais il est très beau et ne peut qu’émouvoir la pmette la plus endurcie.
      Merci.
      Bises.
      Lily.

    • irouwen dit :

      Mince c’est très très très émouvant ce texte, mes larmes troubles les mots, mais l’émotion est si belle. Merci

  5. usinamiss dit :

    Donneuse deux fois, je ne me sens absolument pas mère de ce que j’ai donné (pas prêté). Je ne me sens en revanche pas totalement coupée de ce don, comme si ce geste me faisait porter une responsabilité assez confuse, en rapport avec l’anonymat notamment. Je pense que l’anonymat est le meilleur des cadeau que nous puissions faire à la famille qui reçoit ce don (comment se construire avec une épée de Damoclès au dessus de la tête?) mais je ne me sens pourtant pas totalement dédouanée, car je reconnais à l’enfant le droit de se poser des questions. La question ne se pose pas (encore?) mais je me prépare peut être un jour à un changement de la loi sans pourtant le désirer totalement (le confort de l’anonymat est appréciable). Quoiqu’il en soit, le terme de maman pour les donneuses me parait totalement aberrant, même si nous le sommes par ailleurs avec nos propres enfants.

    • Lily dit :

      Je t’admire pour ces dons que tu as faits. Merci pour elles.
      La question de l’anonymat est aussi une question très complexe. Je pense qu’il faudrait l’encadrer, donner la possibilité à l’enfant d’avoir quelques informations, mais avec l’accord du donneur et de la donneuse, évidemment.
      Je suis heureuse d’avoir le point de vue d’une donneuse. Je comprends que tu te sentes responsable de ce don qui a peut-être permis de donner la vie.
      Je t’embrasse.
      Lily.

  6. La fille dit :

    Pour moi, il est clair que mon enfant n’aura qu’un père : l’homme. Et que le donneur est un donneur ce qui est déjà énorme mais qu’il n’est pas le père biologique (ou génétique) du mon bébé. Je n’aime pas non plus le terme de fée pour les mêmes raisons que toi. D’ailleurs je constate que les donneurs de sperme n’ont pas de tels surnoms. Ils sont donneurs, point barre (comme si leur geste à eux était moins important) (on est d’accord que la méthode de recueil est plus simple mais la finalité est la même : permettre à un couple stérile de devenir parent).
    J’ai un ami qui a été adopté et lui dit aussi que la femme qui l’a porté et mis au monde n’est pas sa mère. Il n’aime pas le terme de mère biologique. Cette femme il l’appelle sa génitrice.
    L’association CLARA qui milite pour la légalisation de la GPA en France n’utilise pas le terme de mère porteuse mais celui de gestatrice. Les parents sont ceux qui accueillent et élèvent l’enfant. C’est aussi comme ça que je vois les choses.

    • Lily dit :

      Je propose d’appeler les donneurs des magiciens !
      Tu as raison, donner son sperme est moins contraignant, mais le geste est le même et a les mêmes implications psychologiques.
      Heureuse de te savoir heureuse 😉
      Bises.
      Lily.

  7. Marinette dit :

    De mon côté je nomme pour le moment la donneuse : fée.
    Est-ce parce que son existence n’est pas encore réelle pour moi (même si apparemment une donneuse vient de nous être attribuée) ?
    Comment expliquer à notre futur enfant le rôle de la donneuse dans sa conception sans trop le perturber ?
    Et quand il sera en âge de mieux comprendre, je pourrai lui expliquer le rôle exact de la fée qui aura bercé son enfance.

    Ton article m’a beaucoup fait réfléchir : est-ce-que je fais bien ? Est-ce lui masquer la vérité ?
    Cela sera les premiers sujets que j’echangerai avec la psychologue qui me suivra à la rentrée.

    De mon côté, je serais la maman.

    • Lily dit :

      Tu seras la maman, sans aucun doute, Marinette !
      Bonne nouvelle pour la donneuse, ça devient concret 🙂
      Cette histoire de « fée » m’intrigue. C’est un mot que je n’aurais jamais choisi, mais je sais qu’il est souvent utilisé par les femmes qui ont recours au don d’ovocytes. Du coup, je m’interroge sur les motivations d’un tel choix. Peut-être est-ce pour embellir la réalité, la rendre plus poétique ? De par ma personnalité, je préfère dire la vérité sans fioritures mais avec des mots choisis et adaptés à l’âge, bien sûr.
      Bises.
      Lily.

      • Marinette dit :

        Le terme de fée je l’ai découvert via l’association Maia et comme je me demandais comment aborder le sujet à mon futur enfant, j’avais trouvé le terme beau. Je suis très conte de fées 😉

      • Lily dit :

        Je l’ai vu chez Maia, mais aussi sur d’autres forums.
        C’est important aussi de trouver des mots qui nous ressemblent.
        Bises.
        Lily.

  8. Marinette dit :

    C’est dans les moments les plus durs qu’on voit les personnes sur qui on peut compter.
    Laissons de côté les nuisances qui pourraient nous empêcher d’avancer sereinement.

  9. À l’heure du don qui est aussi d’actualité pour nous, comme tu le sais, je vais t’avouer que je ne me pose pas toutes ces questions. Et n’ai pas envie de me les poser. Les réponses viendront naturellement en leur temps j’en suis certaine. Je serai la mère de mon enfant point. Je me suis demandée, à la lecture de ton article, pourquoi je me pose aussi peu de questions sur la question, moi qui ai tendance à beaucoup m’interroger… Je crois que j’ai un élément de réponse dans mon histoire personnelle. J’ai toujours appelé maman celle qui m’a élevée, elle est ma mère et la seule à mes yeux. Il m’arrive de devoir expliquer et dire qu’elle n’était pas ma « vraie mère » (car dans les faits, elle était ma tante), mais je ne le pense pas et je dois toujours ajouter : pour moi, elle était « ma vraie mère » … Les choses sont souvent plus simples pour les enfants, on complique beaucoup en grandissant… Pars sereine vers ton enfant Lily, il t’attend 😉

    • Ah et je déteste ce truc « fée » je ne sais pas d’où ça sort, mais je me sens pas dans un conte, encore moins un conte de fées…

      • Lily dit :

        C’est sûr que la PMA est loin de ressembler à un conte de fée, même si le geste des donneuses est extraordinaire pour nous.

    • Lily dit :

      En fait, j’ai envie de protéger mes futurs enfants (oui, un pluriel, soyons fous !) des mots blessants qui pourraient être dits.
      J’avais hésité à ajouter la « mère affective » à ma liste de mères. C’est le cas de ta tante.
      Merci pour ton commentaire si touchant.
      Bises.
      Lily.

  10. Little Wife dit :

    Tu soulèves un point complexe. Je pense aussi assez régulièrement au don, même si ce n’est pas d’actualité pour l’instant pour nous.
    L’idée que mon bébé puisse penser avoir deux mamans, je n’aime pas vraiment. Je crois aussi que je préfèrerais que la donneuse soit appelée donneuse tout simplement. J’aimerais être la seule maman. Ça fonctionne aussi pour le père bien sûr.
    Bises.

    • Lily dit :

      Moi aussi, j’aimerais être l’Unique. Mais j’essaye de trouver les mots justes, pas ceux qui m’arrangent. Et c’est toute la difficulté !
      Si un jour j’adopte, il faudra bien que je fasse avec le fait que mon enfant a eu une autre maman que moi.
      Ce sujet me prend bien la tête en tout cas !
      Bises.
      Lily.

  11. flhope dit :

    Tu te projettes!!! 😉 J’adore ça!

    • Lily dit :

      Je me projette, mais doucement, hein ! Parce que je ne peux pas m’empêcher de penser aussi à la chute…
      Miroir, gentil miroir, dis-moi si j’ai raison de me projeter !
      Bises.
      Lily.

  12. Bichon Rose dit :

    C’est compliqué tout ça 😉
    Pour moi les parents sont ceux qui élèvent l’enfant, qui sont présents durant toute leur vie, etc …. sans parler de gènes, ni du fait de porter l’enfant ou non. En ce qui concerne l’adoption alors oui l’enfant a ce que j’appelle une génitrice et un géniteur, rien à voir avec des parents. Ayant été adoptée, c’est comme ça que je vois les choses, celle qui m’a mise au monde n’est pas ma maman, ça n’a rien a voir (pour moi). Ce sont des choses bien distinctes, je parle de moi car je n’ai que moi comme exemple. Un enfant adopté ne cherche pas forcément ses origines, ce qui est mon cas, j’ai voulu à un moment donné, mais quand l’infertilité s’est immiscée dans notre vie, ça a pris de dessus sur le reste, et finalement mes origines, ce n’est pas si important pour moi. Tout dépend du ressenti de l’enfant, un enfant adopté a une génitrice, et une maman, mais pas 2 mamans, je ressens ça comme ça. L’enfant qui vous dira « papa, maman » ça résume tout je pense. Gènes ou non, porter l’enfant ou non, peu importe je crois, le plus important c’est que cet enfant vous l’aimerez, il vous aimera. Même si pour l’instant ça te fait poser certaines questions. Le moment venu, ça sera d’une telle évidence 😉

    • Lily dit :

      Merci Bichon Rose pour ton témoignage !
      Je pense effectivement que je me poserai moins de questions le jour où j’aurais mon bébé dans les bras. Mais je m’inquiète un peu des réflexions de l’entourage.
      Bises.
      Lily.

      • Bichon Rose dit :

        de rien 😉
        La question du don s’est posée à un moment dans mon parcours. S’en ai suivie des réflexions malsaines de la part de mon entourage. Malheureusement, on ne peut pas savoir les réactions que cela va provoquer, mais je suis partisane de ne pas tout dire, et de garder son jardin secret 😉
        A bientôt

  13. Kaellie dit :

    Je ne suis, aujourd’hui, pas concernée par le don mais je trouve ton article très intéressant. A vrai dire, je n’avais jamais poussé ma réflexion aussi loin ; pour moi, une famille, ce sont des gens qui s’aiment, quel que soit le ventre dont ils sont issus. Mais je comprends grâce à toi qu’au final, il y a beaucoup plus d’implications là-dessous que de simplement dire « je suis la mère / je suis le père » de cet enfant.

    • Lily dit :

      Merci Kaellie.
      C’est vrai que sans le don, je me serais aussi posé beaucoup moins de questions.
      Bises.
      Lily.

      • Kaellie dit :

        Je reviens sur ton article car je viens justement de lire un extrait de blog sur les mères porteuses aux USA. Eux font la différence entre Surrogate Mother et Gestational Carrier. L’une porte l’enfant issus de ses ovocytes pour un couple et est donc liée génétiquement à l’enfant, la seconde porte l’enfant issus de gamètes extérieures (celles du couple ou issues d’un don).

      • Lily dit :

        J’ai l’impression que si la « mère » porteuse est aussi la « mère » génétique, ça complique beaucoup les choses…

      • Kaellie dit :

        Oui, ça doit pas mal compliquer les choses. Le don n’étant pas anonyme non plus, de nombreux couples vivent la grossesse avec leur Surrogate/Gestational, ce qui doit amener pas mal de question s’ils restent proches après l’accouchement !!

      • Lily dit :

        Argh 😦

  14. loLo dit :

    J’ai eu une discussion à ce sujet avec ma psy tout récemment ! Comme Simone, je pense qu’on ne nait pas mère, on le devient ou pas, et je pense aussi qu’il y a des mères qui sont seulement génitrices dans le sens où elles n’ont « que » leurs gênes à transmettre à leur enfant (il y en a…).
    Quant aux donneuses, avec tout l’immense respect que j’ai pour elles, je ne les considère pas comme des mères génitrices, elles donnent l’espoir/la possibilité de devenir mère, point. Finalement ce qui m’interroge le plus dans cette histoire de don, c’est le ressenti de l’enfant né par don (ou par double don)…

    • Lily dit :

      Pour le bien-être de l’enfant, je pense qu’il est important de réfléchir aux mots qu’on va employer. Il faut dire que je suis moi-même très sensible aux mots.
      Bisous ma loLo !
      Lily.

  15. Très joli texte de Usinamiss, je ne connaissais pas.
    Je suis entièrement d’accord avec Eve: une Maman, LA Maman c’est celle qui attend son enfant dans son cœur et qui est là pour l’élever, le protéger et le soutenir.
    Une Maman par adoption, par GPA, suite à un don: pour moi c’est la SEULE Maman même si elle a eu besoin du recours d’une autre pour que l’enfant naisse 🙂 .
    C’est beau de te voir te projeter dans cette maternité, j’espère que ton enfant arrivera bientôt!

  16. irouwen dit :

    LILY
    J’ai raté des épisodes de ton chemin. Mais je vois avec grand plaisir que les choses avancent. Tu pars bientôt, je te souffle tout mon énergie de MAMAN pour que ton vœu le plus cher se réalise.

    Pas de fée pour moi, pour nous. Mais une femme qui a donné ces ovocytes pour que nous puissions devenir les parents de nos enfants et que nos enfants soient nos enfants.
    Les mots sont essentiels, ils ont un sens, pour les enfants c’est très important de ne pas tout mélanger, de ne pas confondre. Pour le moment nous ne parlons pas de ça avec eux, par contre nous parlons de la R.T. des arbres qui poussent dans le jardin est qui sont des graines que nous avions ramenés de R.T. Nous parlons de ça, quand cela se présente, pas comme une obligation de dire à tout prix, mais bien de parler des choses simplement telles qu’elles sont.

    La vérité est une nécessité, il me semble, mais la vie fait beaucoup, beaucoup plus que ce que nous souhaiterions. Combien d’enfants à qui une vérité à été volontairement cachée, ont vécu avec la sensation que quelque chose leur était caché.

    L’anonymat est confortable pour qui ? Pour les donneurs ? Pour les parents qui veulent faire semblant que … ? Pour les enfants ? Il semble que pour les enfants cela ne soit pas confortable, nombreux sont ceux qui veulent savoir, avoir deux trois informations, voir plus. Mais ils ne sont pas dans la recherche d’une mère ou d’un père, mais bien dans la recherche d’informations sur cette personne qui a donné un jour ses gamètes.

    Les enfants savent très bien qui est leur mère, qui est leur père est parfois il aimerait savoir aussi qui est la donneuse ou le donneur qui leur a permis d’être.

    Au début, mon cerveau bugait beaucoup mais pas sur la notion de qui est la mère ? Car pour moi, il est évident que je suis la mère. Mais sur le lien entre mes ascendants et mes descendants.
    Dans la vrai vie, le lien existe ma mère est folle dingo de ces deux derniers petits enfants.

    Je te souhaite le meilleur LILY pour très, très bientôt

    • Lily dit :

      Merci beaucoup Irouwen pour ton « énergie de maman », j’en suis tout émue.
      Je suis tout à fait d’accord avec toi sur le choix des mots, les dégâts causés par les secrets et la difficulté pour les enfants de devoir « assumer » cet anonymat.
      Je comprends aussi ton « bug », tu en avais parlé sur ton blog. La mort de ma maman complique encore les choses. J’ai du mal à voir le lien qui pourrait y avoir entre elle et mes futurs enfants. J’ai beau me dire que ce qu’elle m’a transmis va au-delà de la génétique et que je peux moi-même le transmettre à mes enfants, ça coince encore un peu…
      Comment gères-tu les remarques qu’on ne manque certainement pas de te faire au niveau des ressemblances physiques qu’il y a ou non entre tes enfants et toi ?
      Bises.
      Lily.

  17. Noguer dit :

    Bonjour, j ai 29 ans, et je suis maman d’une belle petite fille depuis le 11 juin. J ai moi aussi fait appelle à une donneuse. Devenue stérile suite a deux greffes de moelle osseuse.
    Tout au long de ma grossesse je ne me suis posée presque aucune question. Et depuis toujours, il est question qu’elle soit au courant de tout. Mais c’est au 9 e mois que mes craintes mes angoisses et mes doutes sont apparus. Au départ mes craintes concernaient beaucoup mon bebe. Comment allait t elle vivre cette situation? Allait t elle me reconnaître en tant que sa seule et unique maman? Allait t elle être heureuse!? Perturbée!? Oh mon dieu!! Non! Comment allais je vivre le jour ou elle souhaiterai connaître cette donneuse!? Et si elle déployait énormément d énergie pour la retrouver cette  » anonyme »!? J ai peur, j ai si peur. Et dans mon entourage personne ne me comprend. Je ne leur en veut pas, ils ne vivent pas cette situation si spéciale et inédite.
    Mon trésor a aujourd’hui presque trois mois, et je suis si heureuse! Je lui parle de notre histoire depuis qu’elle est dans mon ventre, je lui écris aussi depuis tout ce temps. Elle me lira quand elle sera en âge de comprendre. Je l’aime, je l’aime plus que tout! J’ai eu un accouchement merveilleux! Sans douleur, et avec tant d’émotions!! Et elle est arrivée enfin, blottie tout contre moi, ce câlin tant attendu, tant rêvé, innespéré. Trop vite on me l’a reprise! (neo nat: detresse respiratoire du a une infection). Et alors d’autres questions sont apparues! Je n’ai pas eu le droit d’avoir cette première tétée de bienvenue tant promise, je n’ai pas eu la chance de m’endormir tout près d’elle pour nos premiers instants éprouvants, fatiguants. De l’admirer sans tous ces tuyaux, ces bips bips incessants! Le rôle de maman que j’attendais tant de prendre dès son premier souffle, je n’ai pas pu l’avoir. Il n’était que trop bref. Alors aujourd’hui, je doute de ma position en tant que maman, et pourtant je l’aime tant!! Je l’aime du plus profond de mon cœur, oh oui c’est sur! Il y a pire que moi j’en suis bien consciente! Mon trésor va parfaitement bien maintenant, et je peux la cajoler à volontés! Mais voilà, je doute. Je n’arrivais pas a la consolée ses premières semaines, alors je doutais de plus belle! Mais ce n’est pas possible, elle ne me reconnaît pas!? J’étais si triste. Aujourd’hui c’est ce problème de filiation qui me chagrine. Elle n’a pas mes gènes, et ça me perturbe beaucoup. Je suis prof de bio, alors peut être que ce détail joue. C’est ce point maintenant qui me torture l’esprit. Tous pleins d’autres choses à raconter, mais mon chéri s’impatiente et mon bébé me manque!
    Je me suis abonnée à vos aventures Lily! Alors à très bientôt, et bonne chance pour fin septembre!

    • Lily dit :

      Merci beaucoup pour ton témoignage !
      En te lisant, je me dis que ta peur de ne pas être à la hauteur est partagée par des mamans qui n’ont pas eu recours à la fiv do. Tes craintes sont celles d’une jeune maman, tout simplement.
      Mais j’imagine que cette filiation particulière va se créer progressivement dans ta tête au fur et à mesure qu’elle se créera concrètement avec ta fille. Nous devons tout réinventer. C’est l’inconvénient de faire partie des pionnières 😉 Dans quelques années, la fiv do sera peut-être banale et on se posera moins de questions.
      Bises.
      Lily.

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